L’Église de Suède interdit officiellement de parler de Dieu au masculin et adopte un genre neutre et inclusif

La Suède est souvent considérée comme l’un des pays les plus progressistes qui existent et à juste titre. Même son Église luthérienne a déjà débattu d’un sujet de société actuel. Après 8 jours d’un rassemblement exceptionnel de 251 membres du clergé, il a été décidé que Dieu ne devait plus être désigné par des mots masculins et que les pronoms devaient être neutres.

Dieu n’est plus un homme

En suédois, il existe un genre neutre, ce qui facilite l’adaptation du langage. Le pronom « hen » sera donc utilisé, comme c’est le cas quand on parle d’une change non genrée. Mais c’est tout de même un changement conséquent qui va avoir des répercussions dans la vie liturgique habituelle. Toutes les prières devront être changées et les prêtres ont été sommés de changer la façon dont ils désignent Dieu dans leurs sermons. Ainsi, ils ne devront plus dire « Il » ni « le Seigneur ». La célèbre phrase « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit », deviendra « Au nom de Dieu, le Trinitaire ». Ils devront aussi adopter un vocabulaire inclusif de manière générale. Ce débat a eu lieu lors d’une assemblée extraordinaire qui devait conclure la réforme du cahier liturgique entreprise depuis deux décennies.

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Une église très progressiste

L’Église de Suède compte plus de 6,1 millions de fidèles, soit 63% des habitants du pays. Cette branche évangélique luthérienne du christianisme est réputée pour ses attitudes progressistes. Ainsi, les femmes peuvent être ordonnées prêtres, comme c’est le cas dans le protestantisme en général. C’est d’ailleurs une femme, l’archevêque Antje Jackelén, que l’on retrouve à la tête de l’Église ou encore Eva Brunne, qui est la première évêque ouvertement lesbienne. « Théologiquement, nous savons que Dieu est au-dessus de nos déterminations de genre, Dieu n’est pas humain », a déclaré Antje Jackelén à l’agence TT.

L’archevêque Antje Jackelén est à la tête de l’Église suédoise

Certains sont mécontents

Mais ce changement de genre ne plait pas à tout le monde. Le professeur de théologie à l’université de Lund, Christer Pahlmblad, donne son point de vue au journal danois Kristeligt Dagblad. Selon lui, cette décision va entacher « la vision de la Trinité et la communauté avec les autres branches du christianisme. Il n’est pas bon que l’Église de Suède soit perçue comme l’église qui ne respecte pas les fondations communes héritées du christianisme ». Malgré les réticences, le texte a été adopté et sera mis en vigueur dès le 20 mai, à l’occasion de la Pentecôte.

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Source : Svenska Dagbladet

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