Les habitants des beaux quartiers du centre de Paris sont furieux depuis l’apparition récente de ces bacs à fleurs rouges qui ressemblent aussi à des boites aux lettres. Il s’agit des uritrottoirs, les nouveaux urinoirs publics installés dans le IVe arrondissement de Paris. Ils font actuellement scandale pour plusieurs raisons, notamment à cause du manque de discrétion qui pourraient inciter l’exhibitionnisme.
Les urinoirs publics parisiens sont design et écologiques…
Les uritrottoirs ont été dessinés par l’agence de design Faltazi et ont déjà été installés à Nantes, là où ils n’ont posé aucun problème. Si les urinoirs sont design et écologiques, ils ne plaisent pourtant pas à la population. Il s’agit de bacs à fleurs rouges qui surmontent une caisse métallique. À l’intérieur, de la paille recueille les mixions et les transforment en compost. Sur le haut des urinoirs poussent des plantes fertilisées avec le compost.
Bientôt le retour des soupeurs, croûtenards et exhibitionnistes des pissotières ?
Si l’idée est bonne et que le design est plus agréable en bord de Seine que les anciens urinoirs en plastique gris, les riverains sont pourtant mécontents. Paola Pellizzari, propriétaire d’un magasin d’art vénitien est en colère : « C’est à côté d’un des plus beaux bâtiments de l’île Saint-Louis, l’Hôtel de Lauzun, là où a vécu Baudelaire ». Aussi, cet urinoir dont il est question a été installé à quelques dizaines de mètres d’une école primaire, ce qui pourrait inciter les exhibitionnistes. Les uritrottoirs n’ont qu’une simple fente à l’avant et de tout petits rebords sur le côté pour cacher les attributs masculins. Certains Parisiens craignent de voir revenir la mode des croûtenards et des soupeurs, avec la vue en plus. Il faut dire que Paris a connu de heures glauques avec l’existence perturbante des amateurs d’urine, des pissotières et des vespasiennes.
Les femmes s’indignent contre les urinoirs publics
Les féministes, elles, sont carrément contre l’installation d’urinoirs publics, tout court. Gwendoline Coipeault du groupe Femmes Solidaires compare les urinoirs publics à des objets sexistes, car ils ne serviraient qu’à un « groupe d’hommes qui ne peuvent pas contrôler leur vessie ». Elle ne comprend pas pourquoi tout le monde doit souffrir d’une telle vue à cause de quelques hommes incontinents. L’ancienne patronne du Medef, Laurence Parisot, a tweeté son indignation en voyant ces nouveaux urinoirs : « Mais qu’est-ce que cette très ‘élégante’ nouvelle connerie parisienne ? »
Les avis négatifs se partagent donc entre ceux qui sont contre les urinoirs publics de manière générale, ceux qui sont contre les nouveaux uritrottoirs à cause de leur design qui ne leur plait pas, et ceux qui pointent du doigt leur côté exhibitionniste.